Pragmatiques dans la recherche scientifique

Nous ne disposons pas aujourd’hui d’études permettant d’affirmer un effet de l’hydroxychloroquine sur la morbi-mortalité du COVID-19. Nous espérons tous que les travaux en cours et à venir permettront de révéler une efficacité pour cette molécule ou pour d’autres. Aussi, pour que la « fin de partie » devienne réalité, le Collège de la Médecine Générale soutient activement plusieurs projets de recherche sur la prise en charge des patients COVID-19.

Pragmatiques dans nos prescriptions

Dans ce contexte d’incertitude, la décision politique d’autoriser la prescription d’hydroxychloroquine uniquement à l’hôpital relève d’un non-sens délétère. La communauté scientifique est unanime : si l’hydroxychloroquine pouvait avoir une efficacité, cela serait au début des symptômes de la maladie, et donc en contexte de soins primaires. Le Collège de la Médecine Générale appelle donc à ce que les expérimentations de ce traitement dans le cadre de projets de recherche puissent être réalisées prioritairement en contexte de soins primaires. Nous demandons aux autorités sanitaires de changer de stratégie en cas de preuve d’une efficacité, en prévoyant dès aujourd’hui les stocks et les mesures nécessaires à ce changement de stratégie.

 Pragmatiques dans nos organisations

Pour faire face à l’afflux de patients et garantir au mieux les capacités hospitalières de prise en charge des cas graves, les médecins généralistes ont adapté leurs organisations en fonction de leurs territoires. Nombreux sont ceux qui déplorent une volonté de leur imposer un modèle inadapté d’organisation ne tenant pas compte de l’existant et/ou une absence de soutien de la part des institutions. Face à la variété des exercices et des organisations territoriales, l’efficacité des soins primaires pour affronter cette crise sanitaire ne peut résulter d’un modèle unique et nécessite le soutien de toutes les institutions.

Le Collège de la Médecine Générale travaille dès aujourd’hui pour que les organisations mises en place de façon pragmatique par les médecins généralistes posent les bases d’un futur plan blanc/plan Orsan pour les soins primaires.