Prise en charge des arrêts de travail en médecine générale

L’arrêt de travail est une prescription de soin qui concourt à l’objectif thérapeutique.

Il faut distinguer les problématiques posées par les arrêts courts de celles posées par les arrêts longs.

  • Les arrêts courts sont fréquents mais ont une faible incidence économique. Nous observons des   différences dans le comportement des personnes selon le statut et le niveau de protection obligatoire et/ou complémentaire. Si les médecins ne peuvent rien à ce problème purement politique et social, cela pose cependant une vraie question d’équité.
  • Les arrêts longs sont le plus souvent justifiés par les pathologies sous-jacentes. Il peut exister des prolongations « forcées » dans la fonction publique du fait de la position ou de la lenteur des commissions, avec manque de lisibilité et d’efficience selon les différents statuts. Pour les personnes proches de la retraite, les arrêts longs sont aussi un transfert de charge entre le Pôle emploi et l’Assurance maladie. Enfin, les arrêts longs sont souvent liés aux difficultés d’adaptation de poste et/ou de reclassement possible. Une réalité existante : la « main forcée » par les employeurs ou les services de ressources humaines.

Nous observons de plus en plus de pathologies liées au travail, notamment troubles musculo-squelettiques, risques psycho-sociaux, surmenage, temps de transport.

Le problème d’inflation des arrêts de travail est plus socioéconomique (macro) que lié à des déviances individuelles (micro : patient ou médecin) :

  • Il y a peu de patients qui abusent des arrêts de travail : seuls 10% des arrêts contrôlés par la CPAM apparaissent injustifiés (sachant qu’au moment de la prescription, ils étaient peut-être justifiés).
  • Il y a peu de médecins « distributeurs » d’arrêts de travail

Pour réguler cette inflation, il ne sert à rien de « casser le thermomètre » par une contrainte statistique sur les arrêts de travail. Plutôt que d’augmenter le contrôle et la complexité administrative, nous prônons une responsabilisation et une clarification de l’acte de prescription en le recentrant sur sa raison d’être médicale.

Quatre axes s’offrent à la régulation :

  • Renforcer la prévention des pathologies à l’origine des arrêts
  • Favoriser une prescription appropriée
  • Lutter contre la prescription inappropriée
  • Prévenir la désinsertion professionnelle (prévention quaternaire)
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